
Les morts sont des invisibles,
ils ne sont pas des absents.
Saint Augustin
D’où vient-elle ?
C’est dans les années 1970 que Anne Ancelin Schutzenberger a fondé sa théorie selon laquelle les événements, traumatismes, secrets, conflits vécus par les ascendants ont un impact sur les descendants.
En 1993, elle publie l’ouvrage « Aie mes aïeux » qui s’inspire des travaux de nombreux psychanalystes tels que Gustav Yung sur l’inconscient collectif, de Moreno sur l’inconscient familial, d’Abraham et Maria Torok sur les fantômes transgénérationnels et Iván Boszormenyi-Nagy sur les loyautés familiales.
On trouve au côté d’Anne Ancelin Schutzenberger, les psychanalystes Boris Cyrulnik et Serge Tisseron ainsi que le sociologue Vincent de Gaulejac.
Dans le même temps, en France, Alejandro Jodorowsky développe son approche sur la psycho généalogie qui repose sur la libération de la mémoire familiale par les actes psycho magiques.
Il détail son approche dans son ouvrage la famille un trésor un piège. Il détail son approche sous le terme de méta généalogie.
« Nous sommes tous le produit d’une histoire dont nous cherchons à devenir le sujet ».
Alejandro Jodorowsky
Qu’est-ce que la psychogénéalogie ?
La psychogénéalogie est donc une approche transgénérationnelle. C’est une approche thérapeutique qui repose sur le constat que nous portons tous en nous l’héritage psycho-émotionnel des générations qui nous ont précédé. C’est en se libérant de cet héritage, en comprenant les liens invisibles que nous avons avec nos ancêtres que nous pouvons vraiment devenir nous-même.
Une partie de cet héritage est visible se sont : les cultures, les manières de faire, les valeurs de notre famille. Si vous y réflechissez, vous pourrez facilement les trouver.
Une partie est plus invisible et c’est bien là le sujet de la psychogénéalogie :
C’est un ensemble de croyances et de ressentis lié au vécu de la famille qui transit dans l’inconscient familial et que nous portons en nous sans même nous en rendre compte.
Parce que ces ressentis ou ces croyances ne sont pas exprimés.
Ce poids familial peut influencer nos choix dans nos vies adultes ou plus grave généré des blocages, des situations d’auto-sabotage, ou se manifester par des symptômes psychiques et ou physiques.
Voici quelques exemples de manifestations pouvant trouver origines dans le transgénérationnelle:
Les troubles du sommeil peuvent être en lien avec des deuil non fait
Les difficultés de l’apprentissage avec des secrets de famille
Les troubles de la fécondité peuvent être en lien avec des grossesses complexes ou des enfants morts nés dans les générations précédentes
Les échecs à répétitions ou les phobies peuvent avoir des origines transgénérationnelles
« Ce qui ne s’exprime pas en mots s’imprime, et s’exprime alors en maux »
Anne Ancelin Schützenberger
Quels sont les objectifs de la psychogénéalogie ?
L’objectif est d’identifié cet héritage et en quoi il est agissant en nous pour pouvoir ensuite nous en libérer. Il s’agit d’établir des résonnances et des liens entre son vécu et ce qu’il s’est passé dans les génération précédente, de repérer ce qui a pu se transmettre d’une génération à l’autre et de s’en libérer.
Quels peuvent être les outils ?
Les deux outils principaux sont :
- Le récit familial
- Le génosociogramme
Le récit de l’histoire familiale permet d’éclairer ce qui a été transmis par le clan. C’est un ensemble de souvenir, de légende, de mythe. Une partie seulement est réelle. C’est ce qu’on appelle le roman familial.
Ce roman familial en dit long sur ce que la personne à garder de son histoire, des personnes qui l’on marqué, celle avec lesquelles elle a un lien même si elle ne les a pas connues. C’est également avec les vides et les blancs que la psychogénéalogie ira chercher les héritages secrets.
Le généosociogramme est un arbre généalogique construit entre 3 et 5 générations dans lequel est recueilli toutes les dates (mariages, décès, naissances, migrations, déménagements).
L’analyse du généosociogramme permet d’analyser les répétitions de schémas sur plusieurs générations, de faire des liens sur des événements qui ont lieu aux mêmes dates, aux mêmes âges sur différentes générations.
Mise en lien avec le récit de vie, l’histoire familiale, la grande histoire et les mécanismes sociologique à l’œuvre, l’analyse du génosociogramme permet à l’analyste d’accompagner le consultant dans la découverte de ce qu’il porte de son histoire familiale et qui le pèse dans sa vie actuelle.
Cette prise de conscience est déjà un grand pas vers la reprogrammation mais d’autres outils peuvent être utilisé tels que les actes symboliques ou le rêve éveillé.
« La compréhension du contexte a transformé le sens et pansé la blessure. »
Anne Ancelin Schützenberger
A qui cela s'adresse ?
A toutes les personnes qui vivent des répétitions dans leurs vies sans en comprendre l’origine.
Tout ceux et celles qui n’arrivent pas à trouver leur place dans leur profession, dans leur relation et dans leur famille.
Tout ceux qui suspectent un secret de famille et à qui ça pèse.