Le contrôle du sphincter dépend de plusieurs facteurs
Le contrôle des sphincters est le résultat d’un processus développemental physiologique et psychique.
Il dépend de la:
- Maturité du système nerveux
- D’un processus psychique
La maturité du système nerveux :
La propreté correspond à l’acquisition du contrôle des sphincters. Les sphincters sont les muscles qui permettent d’ouvrir et fermer la vessie et l’anus. Et cette acquisition dépend naturellement de la maturation neurologique de l’enfant.
C’est donc un processus normal qui s’acquiert au terme de la maturation du système nerveux central.
Ce n’est qu’entre 2 ans et demi et 3 ans que l’enfant va acquérir cette capacité physiologique.
Cette maturation neurologique permet la perception de la plénitude vésicale ou rectale et autorise le contrôle moteur des sphincters vésicaux et anaux.
L’enfant doit être prêt dans son corps et dans sa tête ! C’est ce qui explique pourquoi la plupart des enfants qui ne sont pas forcés à la propreté retirent leurs couches du jour au lendemain sans aucun incident.
On ne parle d’énurésie (le fait de faire pipi) ou d’encoprésie (le fait de faire caca) qu’à partir de 6 ans. Les accidents avant ne sont pas un « problème ». Il peut y avoir des régressions et des accidents cela fait partie du processus. Il faut être à l’écoute et dans l’observation de son enfant. Si l’enfant ne demande pas et se fait dessus toutes les deux heures, l’enfant n’est peut-être pas prêt à enlever sa couche.
Pour pouvoir contrôler ses sphincters, l’enfant a besoin de se familiariser avec son propre corps.
L’enfant a besoin de reconnaître son besoin de déféquer ou uriner. L’adulte devance souvent la reconnaissance de ce besoin en le mettant sur les toilettes ou le pot avant que l’enfant en ait exprimé le besoin. Il est alors difficile pour l’enfant de s’approprier ce qu’il se passe dans son corps à ce moment là. Parfois la couche est sèche car l’enfant a été suffisamment mis sur le pot pour pouvoir devancer ses besoins.
Par exemple : mettre les enfants sur le pot après le repas car on sait que l’enfant va faire ses selles à ce moment là.
L’enfant doit également pouvoir contrôler sa miction, c’est à dire de pouvoir contrôler son sphincter malgré une émotion forte.
Un processus psychique :
Au cours de son développement, l’enfant est confronté à un tas de chamboulement.
Au cours du processus du contrôle du sphincter, l’enfant est confronté à ce qu’on appelle « l’angoisse de morcellement ».
Les selles et les urines sont considérées par l’enfant comme une partie de lui même.
Lorsqu’il « lâche » la selle ou l’urine, l’enfant à l’impression psychiquement de perdre une partie de lui même.
Il faut alors petit à petit qu’il accepte de lâcher cette partie de lui même.
De plus, durant l’acquisition de la propreté, l’enfant sent qu’il peut contrôler une partie de lui même ses sphincters pour empêcher quelque chose de sortir. Ce processus intervenant en parallèle de l’affirmation de soi des deux ans, il peut psychiquement prendre un certain plaisir à contrôler excessivement cette partie de lui même.
Durant ce processus que l’on appelle aussi le stade anal, il peut y avoir des enfants qui sont très constipés.
De plus, les enfants doivent pouvoir s’assoir sur un pot ou les toilettes. Cela représente également une grande étape puisqu’il y a un grand trou sous eux. Ils peuvent vivre des angoisses d’aspirations et de disparitions dans ce trou et de disparaitre avec la chasse d’eau.
J.Falk et M.Vincze (2012 p 197) ont développé trois étapes:
- L’enfant reconnaît son besoin
- Il s’abstient d’un soulagement immédiat
- Il cherche des conditions de l’endroit qui le convienne
La propreté un désir institutionnel ?
La pression mise sur les parents pour l’entrée à l’école met aussi une pression sur les enfants.
L’origine de cette pression venait de l’école obligatoire à 6 ans. L’enfant pouvant être refuser avant cet âge. De nos jours, l’école étant obligatoire à 3 ans, il n’est plus possible de refuser votre enfant même s’il ne contrôle pas parfaitement ses sphincters.
Mettre une trop grande pression aux enfants :
- Certaines peur
- Création de conflit
Comment accompagner les enfants ?
Il est intéressant de verbaliser ce qu’il se passe au moment du changement de couche en nommant ce que vous jetez à la poubelle.
Vous pouvez lui expliquer que quand il sera prêt il pourra aller sur le pot ou sur les toilettes.
Laissez l’enfant expérimenter et être curieux. L’enfant peut s’asseoir sur le pot, jouer avec, mettre des bébés dessus.
N’hésitez pas à parler librement de ce qu’est l’urine et les selles. Vous pouvez le laisser regarder ce qu’il y a dans la couche ou dans les toilettes avant de la jeter ou de tirer la chasse.
Si l’enfant pose des questions ou exprime des inquiétudes, il est important de pouvoir faire un dessin de ce qu’il se passe dans son corps.
On peut lui expliquer qu’on mange pour le besoin du corps et pour grandir et que ce qu’il n’a pas besoin son corps le rejette.
Les petits ont parfois peur d’aller sur le pot ou les toilettes. Il vit ce qu’on appelle l’angoisse de morcellement. Vous pouvez lui proposer le réducteur de toilette ou le pot.
Il faut faire attention avec le fait de féliciter l’enfant sur les toilettes. Il ne faut pas que se soit un cadeau pour l’adulte d’aller au toilette. Vous mettez quand même au toilette une partie d’eux même en tirant la chasse d’eau. Vous pouvez lui dire qu’il a fait comme les grands comme vous. Vous pouvez lui demander si il est fier de lui.